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Le blog qu'il ne faut surtout surtout surtout pas lire - Page 30

  • Le Fil de Camille

    Petite balade dans mon ordinateur, et je retombe sur la première histoire écrite, inspirée par ma si vive Camille...

    Il était une fois, il n’y a pas longtemps, mais alors pas longtemps du tout. « Il est une fois »  en fait,  une petite fille qui s’appelle Camille.

    Elle aurait pu s’appeler Emilie ou Cécile, Mathilde ou Solenn (quoique non, parce que ces deux prénoms-là, son papa ne les aimait pas). Mais ses parents ont finalement choisi « Camille », car c’est un prénom qui pétille. Cela tombe plutôt bien, parce que Camille, elle aussi, pétille.

     

    L’histoire commence par « il était une fois », car Camille est une princesse. Comme Cendrillon, elle a une jolie robe qui brille. C’est aussi sa marraine –qui pourtant n’est pas une fée !- qui lui a offerte. Camille enfile sa robe presque tous les jours, après l’école. C’est l’avantage quand les robes de princesse ont été offertes par des marraines pas fées. Elles durent longtemps, mais vraiment plus longtemps, que juste le temps d’un bal chez le prince.

     

    Pour le prince, Camille a le temps : elle a seulement cinq ans. Seulement, me direz-vous ? En cinq ans, Camille a déjà eu : deux vélos, des points de suture, un sauvetage de noyade de justesse, trois bisous sur la bouche et un petit frère. Alors elle dit « j’ai 5 ans », et se passe du « seulement ».

     

    Donc, Camille a cinq ans. Elle a aussi deux frères (un avant, un après), un chat, deux doudous préférés, sept invités à la fête de son anniversaire, trois desserts préférés, et au moins autant voire plus de plats qu’elle déteste.

    Pourquoi les mamans s’escriment à préparer pour leurs enfants les poissons et légumes qu’elles-mêmes ne supportaient pas petites ? Camille ne le comprendra jamais. Ou peut-être quand elle sera grande. Mais elle, elle essaiera de se souvenir qu’elle n’aimait pas.

    Avec tout cela, nous allions oublier : Camille a aussi deux maîtresses. Comme elles sont bonnes copines, et qu’elles ne voulaient pas se partager les enfants de la classe, elles se sont partagées les jours de la semaine.

     

    Camille est une petite fille heureuse. Son papa et sa maman s’embrassent beaucoup. Dans sa maison, il y a  un jardin et une chambre pour elle toute seule. Bien pratique quand on a deux frères qui vous enquiquinent chaque fois que les copines viennent jouer. Camille a des papis et des mamies, des cousins et des cousines. Luxe du luxe, elle en a même une préférée. C’est Emma, qui est née pas longtemps après elle. Suffisamment pour l’instant pour ne pas avoir encore cinq ans, mais cela devrait s’arranger bientôt. C’est une histoire de calendrier, Camille préfère laisser les grands s’en charger.

     

    Camille a de la chance aussi. Elle le sait, car à l’école, les maîtresses, chacune leur jour, ont parlé des gens qui ont été tués par la grosse vague. Elle a aussi vu une fois à la télé les enfants qui vivent toujours au soleil mais n’ont pas assez à manger. Et puis elle se souvient comme sa copine Raphaëlle a pleuré quand son papy à elle « est parti pour toujours ».

     

    Malgré tout ce bonheur et toute cette chance, Camille a quand même un gros problème : elle a du mal à s’endormir. Tellement de mal que des fois, cela la réveille en pleine nuit ! Quand vraiment cela devient trop difficile, elle monte dans la chambre de Papa et Maman, sans même prendre le temps de mettre ses chaussons, et se blottit contre l’un ou l’autre. Elle se réveille toujours dans son lit le matin, mais cela va mieux.

     

    Camille réfléchit, réfléchit et réfléchit encore pour comprendre pourquoi elle n’arrive pas à dormir. Il faut dire qu’elle a le temps dans son lit, puisque le sommeil ne vient pas. Un soir enfin, elle réussit à dire à sa maman ce qui la gêne : « J’ai un fil dans la tête, et le soir, quand je me couche, il fait un nœud. C’est pour cela que je ne dors pas ».

    Maman est prise au dépourvu. Elle connaît les nœuds sur la tête, elle a même une bouteille spéciale qui les enlève par magie. Elle connaît aussi les « nœuds dans la gorge », quand on est très émue, et les « noeuds dans l’estomac », quand on est très inquiet. Mais les noeuds dans la tête c’est nouveau, mais alors tout à fait nouveau pour elle.

    « Je crois que quant tu te couches, que tu installes confortablement ta tête sur l’oreiller, avec tes deux doudous, tu te sens bien,  lui dit Maman. Le noeud ne devrait pas se faire dans un moment si doux, il devrait plutôt partir ».

    En général, Maman connaît toujours les bonnes réponses. Elle sait pourquoi le soleil se couche plus tard le soir en été, pourquoi il faut faire chauffer l’eau des pâtes avant de les cuire et pourquoi la petite souris ne passe que la nuit. Mais là, elle se trompe. Cela ne marche pas. Camille ne lui en veut pas. Une maman, ça ne doit pas être forcément championne de tout.

     

    La voilà, la solution : trouver le champion des nœuds. Il saura lui expliquer comment enlever celui-là. Oui, mais qui est-ce, et où le trouver ? Camille pense alors à Elia. Sa copine est déjà partie en voilier avec ses parents, et lui a dit que sur les bateaux, il y avait des cordes et des nœuds.

    « C’est vrai qu’il y en a  plein, lui confirme Elia. Mais ce sont des nœuds exprès, que Papa fait et défait lui-même. Il les fait même tous différents, pour qu’un noeud ne prenne pas la place d’un autre ». Elia réfléchit un instant : « Je me souviens qu’il y aussi les noeuds qui font que le bateau avance plus ou moins vite, mais ça ne doit pas être ceux qui t’intéressent ».

     

    Il faut trouver quelqu’un qui défait les nœuds mieux qu’il les fait… Il y a bien le tour de magie de Tonton, qui souffle sur sa corde pour qu’elle se démêle. Camille attend la semaine, le dimanche, le repas du dimanche, le dessert du repas du dimanche, et quand enfin Tonton propose aux enfants de faire un tour de magie, Camille regarde le nœud disparaître, et demande à Tonton comment il fait. Et comme il comprend que c’est important, mais vraiment important pour elle, il lui montre que c’est en fait un noeud qui n’en est pas un, que c’est un noeud qui s’appelle truc.

     

    Camille est déçue. Et comme à chaque fois qu’elle est déçue, Papa s’en rend compte. Il s’approche d’elle, la prend sur ses genoux, et lui dit : « Quand tu te couches, ce fil dans ta tête, tu ne peux pas l’empêcher de bouger ? Pour qu’il ne s’emmêle pas ? »

    Non.

    « Et à quoi tu pense, quand le nœud se fait ? »

    Sais plus.

    « Essaie de t’en souvenir ».

    Camille se rappelle que des fois Maman s’est fâchée. Ou que son petit frère a encore barbouillé son coloriage. Un jour, Papy Guy était à l’hôpital pour que les docteurs regardent son cœur. - Y’a que les docteurs qui ont besoin d’opérer pour voir le cœur de Papy Guy, c’est un bon ! - Ce soir-là, le noeud était vraiment très gros. C’était juste avant que Camille explique à Maman.

    « Alors, ce sont des nœuds de soucis, petits ou gros », explique Papa.

     

    Voilà, il a fallu que Camille accepte que ce sont ses soucis qui ralentissent le dodo. Oh, des petits soucis, elle le sait. Ni des vagues, ni la guerre, ni tout ça. Le soir, quand elle se couche, elle essaie de ne pas penser au fil qui se balade, de ne pas regarder, une fois que ses yeux sont fermés, le noeud qui se forme.

     

    Seulement, Camille est une petite fille qui pétille. Alors la fin de son histoire ne peut pas être triste. Même pas un peu.

     

    Alors un jour, dans la salle de gymnastique de l’école, elle aperçoit des grands (vraiment grands, au moins huit ans comme son grand frère), qui grimpent à la corde.

    Et justement, il est là, Thomas. En regardant mieux, Camille remarque que la corde de son frère est pleine de nœuds. Il pose les deux pieds dessus, et, telle une grenouille, tend soudainement les jambes pour atteindre le nœud suivant. Le copain, à côté, a une corde toute lisse. Et il n’arrive pas à grimper.

     

    Tout d’un coup, Camille comprend. Ce fil, dans la tête, bouge et vit le soir comme elle dans la journée. Parfois, il fait des nœuds, et c’est désagréable quand il se serre. Mais grâce à tous ces petits nœuds, Camille peut toujours grimper plus haut. Elle ne redescendra pas  et ne devra pas recommencer.

     

     

     

     

     

  • Crâneur, va !

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    Bon, d'accord, "Le Livre qu'il ne faut surtout surtout surtout pas lire" apparaît dans la bibliothèque idéale des 6/8 ans, tranche des 8 ans bien sûr !, de la FNAC.

    Certes, il est présenté sur leur immmeeennnnssse dépliant entre "Le petit Nicolas" et "Les histoires Pressées" de Bernard Friot.

    Mais ce n'est vraiment pas une raison pour qu'Augustin Kacerol la ramène comme ça, parce que ce n'est même pas lui le héros de l'histoire !

    Max et moi, on la joue beaucoup plus modestes. Et nous sommes juste super heureux de cette aventure qui continue...

    Trois ans déjà !

    Merci...

  • Mon 40 ème ornithorynque

    IMG_3945.JPG Ce weekend, j'ai fêté avec mes amis mes 40 ans. C'était une très belle soirée, ils étaient presque (Gilles, Cécile, Béné, Kiki, je vous embrasse) tous là et nous avons célébré comme il se doit l'événement : vieille trentenaire, je suis maintenant jeune quarantenaire.

    Je n'ai aucun état d'âme le jour de mon anniversaire, je ne guette pas les rides : les complexes sont ailleurs. Mais j'ai des amies qui s'en préoccupent. A elles, et à toutes celles que j'aime et qui auront 40 ans, j'offrirai désormais ce super livre de Cécile Charte : "Joyeux ornithorynque". L'histoire d'une famille qui se réveille dans l'angoisse parce qu'aujourd'hui... 4 juin... La maman qui déteste les anniversaires a 40 ans. Le papa va devoir improviser pour éviter le drame. La différence des uns fait la richesse des autres, et la famille n'oubliera pas cet anniversaire qui avait pourtant si mal commencé.

    Ce petit roman est écrit dans un style très vivant, actuel sans être racoleur. J'ai passé cette étrange journée assise auprès de Mado, la jeune narratrice, et je n'ai eu envie de me lever que pour danser. J'ai retrouvé toute la finesse et la sensibilité de Cécile (déjà appréciées dans "Poil au nez" sur lequel je ferai bientôt un billet), j'y ai perçu encore l'indéfectible optimisme de ses héros, malgré les situations difficiles.

    Alors oui, je peux l'écrire, j'aurais pu être jalouse de Cécile, tellement ses livres sont bons. Mais ce n'est pas possible, pas après l'avoir rencontrée. Quand je ferme un de ses livres, j'ai envie de retourner dans mes pages d'écriture, parce qu'elle et moi faisons le plus beau métier du monde, en attendant ses prochains textes et mes prochaines lectures.

  • C'est parti pour... de bon !

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    C’est bon !

    Pas ce que j’écris, non, ce que je ressens. Je n’aurai jamais la prétention d’affirmer que ce que je suis en train d’écrire est bon, digne d’être publié, d’être partagé. Seul le retour du lecteur me donne cette certitude. Je doute quand j’écris, et heureusement. Le jour où je cesserai, je suis certaine que je serai mauvaise.

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    Ce que je ressens est bon : je viens de passer plusieurs heures à relire la première partie de mon prochain roman pour ados. Une fois encore, je suis partie avec des idées plein la tête, une trame, mais aucun plan rigoureux couché sur le papier. Je ne sais pas. Ou pour être plus honnête et reconnaissante du travail de mes profs de français, je n’en ai pas la patience. Cette relecture m’a permis de contrôler mes quelques sorties de route, et de réaliser que ces personnages m’avait envahie pour de bon. Du coup, je viens enfin de coucher sur le papier (bon, sur l’écran, je l’accorde, un peu de poésie, que diable !) ces passages que je n’arrivais pas à sortir, cette entrée dans le vif du sujet.

    Et c’est bon.

  • C'était Paussible

    Tout a commencé comme pour mes Zapataux : j'ai pris l'avion. Sauf que moi, je n'ai pas eu à sauter en parachute. Je n'ai pas non plus été accueillie par un terrifiant Grand Consul. Non, ma guide était moins impressionnante, et beaucoup plus aimable. Son sourire était aussi grand que celui du grand consul , mais n'avait rien de carnassier. 

    Le jeudi matin, le jeu a commencé : j'ai rencontré des jurys ! Plein de jurys, qui avaient tous plein de questions : pourquoi j'avais écrit un livre sur la télé-réalité, comment j'avais choisi les personnages, comment j'avais inventé les gros mots d'Amir.

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    Il n'y avait aucune question piège, juste une grande curiosité !
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    Heureusement, ils ne m'ont pas demandé de chanter...
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    Je me suis baladée de bibliothèques en bibliothèques,
    sans jamais me perdre en route...
     
    J'ai dû m'installer à la place du ministre...
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    mais là, je me suis un peu trompée
     
     
    J'ai dû prouver que je savais vraiment écrire...
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    Et finalement, le jury a tranché....
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    J'étais bien la gagnante, avec mon roman Sauve qui Peut ! 
    du Prix Graines Lecteurs de l'Agglomération
    de Pau 2010 !
     
     
    J'ai eu alors le droit à un super spectacle adapté de mon livre.
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    Dans toute bonne aventure, il faut ce moment où l'on a peur, où on frissonne... où l'on pleure parfois. A Pau, on ne fait pas les choses à moitié. A cause de la grosse chaleur, quelques enfants se sont sentis mal. On a vu arriver les pompiers, la police... Heureusement, ils allaient tous bien. Mais j'étais bien ennuyée : cela faisait deux jours que je leur expliquais que je m'inspirais de ce que je voyais autour de moi pour écrire mes livres ! Des idées, j'allais forcément en avoir, là !
     
    Voilà, j'ai vécu une superbe histoire à Pau.
     
    J'ai rencontré des graines de lecteurs qui vont continuer à pousser, je le sais. Il suffit pour s'en convaincre de croiser leurs regards, de voir comme ils sont choyés dans toutes les "serres", bibliothèques des petites villes des environs.
    J'ai croisé la route de Cécile Chartre, auteur jeunesse. J'ai aimé nos échanges, j'ai été touchée par ses silences, et il me tarde maintenant de la retrouver dans ses livres !
    Je me suis baladée le long du boulevard des Pyrénées, et ai admis qu'il existait des vues aussi belles que celle de ma digue de Wimereux.
     
    Il faut dire que j'avais la meilleure des guides possibles !
    Avec elle, je gravirais des sommets !
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    MERCI GENEVIEVE !!!!
     
    Merci à tous !
     
    Je suis arrivée à Pau avec le coeur en démolition. Le prince de mon enfance était parti sans que j'ai le temps de lui dire au revoir. Et vous avez vraiment tous su me montrer le ciel toujours si bleu.
     
     
    Cerise sur le gâteau... en rentrant... j'avais un email... qui m'annonçait que l'aventure continuait... Alors, à bientôt... peut-être !