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Le blog qu'il ne faut surtout surtout surtout pas lire - Page 29

  • Hommage à toutes mes Dames Coquelicot

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    A Bréhal, où je suis allée recevoir le prix littéraire « Au Fil de Pages », j’ai rencontré une fois encore une formidable équipe de bénévoles de bibliothèque, encadrées par la aussi sympathique que dynamique Isabelle.

    Ces personnes donnent de leur temps et de leur énergie pour que leur médiathèque ne soit pas un musée mais un véritable lieu de vie, de convivialité, de lecture-plaisir. Le croirez-vous, l’une d’elle a même l’incroyable talent de donner corps au loup de l’histoire…

     

    Alors je voudrais leur rendre hommage, ainsi qu’à toutes ces bibliothécaires magiques, ces profs-documentalistes passionnées, ces bénévoles incroyables… de Pau, de Bailly, de Saujon, de Loos-en-Gohelle, de Dieppe, de Pithiviers, de Montmorillon, de Vouillé, de Thiré…

     

    Je salue aussi affectueusement tous les profs de français, de « ma Stef », à Geneviève. Je ferai votre éloge, promis… dans un autre billet ;)

  • Dédicace spéciale pour Bréhal et ses habitants : l'histoire de Pamoi

    Je rentre de deux journées magnifiques à Bréhal où j'ai fait de très belles rencontres. Je reviendrai dessus très vite sur ce blog, mais je voulais déjà leur offrir ce petit texte dont nous avons parlé ensemble, l'histoire d'une tartine de pain de mie dans un placard... Je vous embrasse tous très fort.

     La Maison hantée

     Les fantômes, ça n’existe pas. La preuve, personne n’en a jamais vu. En tout cas pas ici, pas en France. Il paraît qu’il y en a en Ecosse, ce pays tout au nord de l’Europe. Mais là-bas, les hommes portent des jupes. Ils appellent ça des kilts. En France, on n’a jamais vu un homme en jupe et on n’a jamais vu de fantôme non plus. Il n’y a pas de fantôme en France, c’est certain.

     

     

    Jetez quand même un œil sur cette maison, là-bas. Oui, celle avec la grande haie mal taillée, et le portail vert. Cette maison-là est hantée. Vous avez l’air étonné. C’est parce que ce n’est pas un vieux château lugubre perdu au bout d’une route de campagne sinueuse ? C’est vrai, c’est une maison de ville, pas toute neuve mais pas vieille non plus. Peut-être comme la vôtre en fait.

    Et pourtant, elle est hantée. Je le sais, parce que le fantôme qui y habite, c’est moi…

     

    Chut ! Ne dites rien, ne faites pas de bruit. Il ne faut pas que les habitants me repèrent.

     

    « Oh la la, vous vous dites, me voilà faisant copain-copine avec un fantôme. Et en plus pendant une histoire du soir. Bonsoir les cauchemars ! » Mais ne craignez rien. Je suis un fantôme pour enfants, je ne suis pas dangereux. Je n’ai pas de pouvoirs magiques, pas de drap blanc sur la tête. Je ne colle pas de frisson dans le dos de la maman quand je la croise, et je ne chatouille pas les pieds du papa quand il dort. Je ne m’amuse pas non plus à hurler « Bouhhhh ! » dans les oreilles des enfants, même les soirs d’Halloween, où tout devrait être permis.

     

    Non, je suis un fantôme moderne. Dans le coup. J’ai une façon très contemporaine de hanter la maison. Par exemple, je rallume la lumière ou la télévision quand tout le monde est sorti du salon. Je m’amuse à faire tomber le savon dans le bain et à le regarder fondre. Je jette dans le fond des placards des morceaux de pain de mie à moitié grignotés. Et je laisse des traces de chaussures sales sur le sol de l’entrée juste le jour où la maman l’a nettoyé.

     

    Vous voyez, je suis plus du genre fantôme farceur. Des blagues pas très méchantes d’ailleurs. Même si elles énervent les parents.

     

    Mais il faut que je fasse attention. J’ai été repéré par les enfants. Par les trois, même par l’aîné. Celui qui est déjà au collège, qui ne croit ni au Père Noël, ni à la petite souris et qui préfère écrire à ses copains sur l’ordinateur plutôt que construire des maisons en lego et en kapla mélangés.

    Ils m’ont même trouvé un surnom. Ils m’appellent Pamoi.

    Drôle de prénom, vous ne trouvez pas ?

     

    Et pourtant, quand la maman demande :

    -          Qui a laissé la télé allumée ?

    -          Qui a fait tomber le savon dans le bain ?

    -          Qui a marché sur le tapis blanc avec ses chaussures pleines de boue ?

    Toujours le grand frère répond :

    -          C’est Pamoi

    Sa sœur confirme :

    -          C’est Pamoi

    Et le petit frère conclut :

    -          C’est Pamoi.

    Leur maman ne les croit pas. Elle refuse de croire aux fantômes. Peut-être parce que c’est une adulte, et que je suis un fantôme pour enfants.

    Pas de fantômes et donc, pas de maisons hantées. À part dans les parcs d’attraction, mais là, on sait que ce sont des gens qui le font exprès. C’est leur métier : faux fantômes dans de fausses maisons hantées.

     

    Mais je suis sûr que vous, vous croyez en moi. Il me semble bien vous avoir déjà entendu dire : « C’est Pamoi »…

  • Une année qui commence bien !

     

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    Pour l'instant, les fauteuils sont vides. Mais quand ils vont se remplir, je sais que je vais vivre encore de ces moments magiques qui donnent tout son sens à mon écriture...

    J'ai le grand bonheur que le "Livre qu'il ne faut surtout surtout surtout pas lire" ait remporté un... 5e prix, à Brehal.

    J'ai le grand plaisir de rencontrer bientôt ces enfants qui ont voté pour mon texte... et tous les autres !

    Moi qui nourris ma plume de ces échanges, je vais être comblée. Moi qui adore les peluches, je ne vais pas être déçue, à en voir ce loup à la dégaine terrible sur l'étagère.

    Moi qui adore en plus la mer, je n'aurai pas envie de rentrer...

    A très bientôt !

  • La dictée

     

    C’était le jour de la dictée.

    Ah, vous aussi, vous détestez ?

    La maîtresse a lu le texte, très lentement.

    Mais Camille n’a rien entendu.

     

    Assise près de la fenêtre ouverte,

    Elle écoutait chanter un oiseau.

    Sûrement heureux de ne pas savoir écrire,

    Il sifflait un air joyeux.

     

    Tous les enfants se sont penchés sur leur feuille.

    Les stylos plume ont commencé à glisser sur le papier,

    À guetter les pluriels et les temps du passé.

     

    Doit-on accorder « joli » avec « maison » ?

    « Ce sont ses amis » ou « Se son ces amis » qui arrivent ?

    Camille, elle, n’en avait aucune idée.

     

    Elle a pris la feuille, elle l’a pliée et en a fait un bateau.

    Elle a pris la feuille, elle l’a pliée et en a fait un chapeau.

    Un chapeau-bateau, si vous préférez.

     

    Elle a  posé le chapeau-bateau sur sa tête.

    Il était trop grand, il est tombé sur ses yeux.

     

    Au début c’était tout noir. Très singulier.

    Puis Camille a aperçu un hibou

    Qui volait après son « x ».

    Le pauvre, qui s’ennuyait seul dans son tronc,

    Rêvait d’un peu de compagnie.

    « Chouette ! » a pensé la petite fille.

     

    Camille a cligné des yeux.

    De dos, elle a vu une princesse, qui pleurait devant son miroir.

    « Miroir, mon beau miroir,

    je suis si jolie, aimable et intelligente.

    Et mon prince, comme il est charmant !

    Et pourtant, mes histoires se racontent toujours à l’imparfait. »

    « C’est vrai », a reconnu Camille.

     

    Camille a cligné des yeux.

    Elle a repéré dans le ciel, tout au loin,

    Bien plus haut que l’oiseau,

    Trois petites silhouettes.

    Elles volaient si haut qu’on ne pouvait les reconnaître :

    Trois petits points en suspension.

    « ! » s’est exclamée la petite fille.

     

    Camille a cligné des yeux.

    Elle a vu un chapeau-bateau,

    Qui filait au cours de l’O.

    « Ça ne va pas, ça ne s’écrit pas comme ça ! s’est inquiétée Camille.

    Sur de l’O, mon navire va coulé ? coulait ? couler !!! ».

     

    Alors la petite fille a vite ôté son chapeau-bateau.

    Elle a déplié sa feuille,

    a écrit sa dictée,

    Et ne s’est pas trompée !

     

  • Passeuse de rêve

     

    Et si... si d'étranges êtres venaient la nuit récolter des fragments de nos vies dans les objets qui nous entourent et nous les insufflaient ensuite pour créer nos rêves ? Et si ces êtres bienveillants nous aidaient à passer le quotidien, à garder l'espoir, vaincre la mélancolie ?

    Ces êtres existent, je les ai croisés dans le superbe roman de Lois Lowry : "Passeuse de rêves", publié par l'Ecole des loisirs.

    Et depuis, je dors bien mieux...