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Dédicace spéciale pour Bréhal et ses habitants : l'histoire de Pamoi

Je rentre de deux journées magnifiques à Bréhal où j'ai fait de très belles rencontres. Je reviendrai dessus très vite sur ce blog, mais je voulais déjà leur offrir ce petit texte dont nous avons parlé ensemble, l'histoire d'une tartine de pain de mie dans un placard... Je vous embrasse tous très fort.

 La Maison hantée

 Les fantômes, ça n’existe pas. La preuve, personne n’en a jamais vu. En tout cas pas ici, pas en France. Il paraît qu’il y en a en Ecosse, ce pays tout au nord de l’Europe. Mais là-bas, les hommes portent des jupes. Ils appellent ça des kilts. En France, on n’a jamais vu un homme en jupe et on n’a jamais vu de fantôme non plus. Il n’y a pas de fantôme en France, c’est certain.

 

 

Jetez quand même un œil sur cette maison, là-bas. Oui, celle avec la grande haie mal taillée, et le portail vert. Cette maison-là est hantée. Vous avez l’air étonné. C’est parce que ce n’est pas un vieux château lugubre perdu au bout d’une route de campagne sinueuse ? C’est vrai, c’est une maison de ville, pas toute neuve mais pas vieille non plus. Peut-être comme la vôtre en fait.

Et pourtant, elle est hantée. Je le sais, parce que le fantôme qui y habite, c’est moi…

 

Chut ! Ne dites rien, ne faites pas de bruit. Il ne faut pas que les habitants me repèrent.

 

« Oh la la, vous vous dites, me voilà faisant copain-copine avec un fantôme. Et en plus pendant une histoire du soir. Bonsoir les cauchemars ! » Mais ne craignez rien. Je suis un fantôme pour enfants, je ne suis pas dangereux. Je n’ai pas de pouvoirs magiques, pas de drap blanc sur la tête. Je ne colle pas de frisson dans le dos de la maman quand je la croise, et je ne chatouille pas les pieds du papa quand il dort. Je ne m’amuse pas non plus à hurler « Bouhhhh ! » dans les oreilles des enfants, même les soirs d’Halloween, où tout devrait être permis.

 

Non, je suis un fantôme moderne. Dans le coup. J’ai une façon très contemporaine de hanter la maison. Par exemple, je rallume la lumière ou la télévision quand tout le monde est sorti du salon. Je m’amuse à faire tomber le savon dans le bain et à le regarder fondre. Je jette dans le fond des placards des morceaux de pain de mie à moitié grignotés. Et je laisse des traces de chaussures sales sur le sol de l’entrée juste le jour où la maman l’a nettoyé.

 

Vous voyez, je suis plus du genre fantôme farceur. Des blagues pas très méchantes d’ailleurs. Même si elles énervent les parents.

 

Mais il faut que je fasse attention. J’ai été repéré par les enfants. Par les trois, même par l’aîné. Celui qui est déjà au collège, qui ne croit ni au Père Noël, ni à la petite souris et qui préfère écrire à ses copains sur l’ordinateur plutôt que construire des maisons en lego et en kapla mélangés.

Ils m’ont même trouvé un surnom. Ils m’appellent Pamoi.

Drôle de prénom, vous ne trouvez pas ?

 

Et pourtant, quand la maman demande :

-          Qui a laissé la télé allumée ?

-          Qui a fait tomber le savon dans le bain ?

-          Qui a marché sur le tapis blanc avec ses chaussures pleines de boue ?

Toujours le grand frère répond :

-          C’est Pamoi

Sa sœur confirme :

-          C’est Pamoi

Et le petit frère conclut :

-          C’est Pamoi.

Leur maman ne les croit pas. Elle refuse de croire aux fantômes. Peut-être parce que c’est une adulte, et que je suis un fantôme pour enfants.

Pas de fantômes et donc, pas de maisons hantées. À part dans les parcs d’attraction, mais là, on sait que ce sont des gens qui le font exprès. C’est leur métier : faux fantômes dans de fausses maisons hantées.

 

Mais je suis sûr que vous, vous croyez en moi. Il me semble bien vous avoir déjà entendu dire : « C’est Pamoi »…

Commentaires

  • Dis, Soph', je crois bien que mon neveu & ma nièce connaissent le frère jumeau de Pamoi et même que ce Pamoi-bis hante leur maison. P't-être que son nom à lui c'est Pâmoison, onh, onh, onh! ;)
    Dis, Soph', tu m'emmènes à Bréhal, la prochaine fois, ça a l'air trop chouette!

  • Kiki, essaie de l'attraper, ce fantôme, la prochaine fois que tu vas chez eux : je fais la collec'. Avec plaisir, je t'emmène... en chair et en os. parce qu'en pensée, tu étais là. Lors de la remise du prix, j'ai eu une conversation très émouvante avec une famille (oui, une famille !) qui avait lu le carnet de Grauku. Et ils étaient grands fans de la couverture.

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