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Le blog qu'il ne faut surtout surtout surtout pas lire - Page 19

  • Petite mise en Seyne

    Auteur jeunesse est un métier parfois difficile.

    Si.

    Il arrive, alors que vous êtes tranquillement chez vous en train de raconter des histoires à votre ordinateur, votre chienne et votre chat, que l'on vienne vous déranger :

    - Sophie Laroche, bonjour ! Christine Vachon à l'appareil. Je vous appelle pour vous annoncer que vous avez gagné le prix de la Seyne sur Mer dans la catégorie des 9-12 ans pour votre roman Sauve qui peut.

    Pfff, quelle poisse !

    Là, il vous faut quitter la région parisienne et son climat partciulièrement pluvieux en ce printemps hivernal, pour vous rendre à la Seyne sur Mer. Mer comme mer méditerranée. Pas de chance quand même.


    Une fois sur place, vous découvrez qu'on vous a logé dans un hôtel sans le moindre charme.

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    Avec une vue moche.

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    Très mal situé en plus.

    Dès que vous en sortez, il n'y a rien à faire, rien à voir.

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    Comme vous êtes une auteur bien comme il faut, vous allez rencontrer les jeunes lecteurs qui ont voté pour vous. Ils n'ont pas l'air du tout intéressés par ce que vous avez écrit.

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    Pour montrer que votre maman vous a bien élevée, vous ne critiquez pas la cantine, même si la décoration est franchement à revoir.

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    Vous rencontrez des classes tristes, parce que le maître ne laisse personne s'exprimer.

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    Vous partagez tout ça avec une autre auteur jeunesse qui n'a qu'un mot en bouche: c'est Beau, c'est Beau !Vous vous dites que soit elle a l'habitude de scander son nom, et ça ne doit pas être facile, soit elle ne voit pas les choses comme vous.

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    Lors de la dédicace, tout le monde vous ignore. Personne ne veut vous approcher.

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    Le prix vous est remis par un vieil élu moustachu, bougon et indifférent.

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    Enfin heureusement, tout cela se termine, vous rentrez chez vous, et vous recommencez à raconter à votre ordinateur, votre chienne et votre chat...

    n'importe quoi !!!

     

    Un grand merci et un grand bravo à Christine Vachon et Caroline Soubic pour leur investissement et leur accueil.

    Une très grosse bise à toute l'équipe : Laura, Julie et les autres, j'ai adoré nos échanges.

    Un bisou tout spécial à Sandrine Beau, j'ai adoré partager tout cela avec toi.

    Un petit dernier à Gaël.

    Et enfin, un bonjour très amical à tous les congres, bernard l'ermite et autres animaux marins croisés dans la grande bleue.


  • Je vote pour ce roman à sept voix

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    J'ai partagé mes bonbons, j'ai partagé mes chagrins, je partage mes bonheurs, je partage même mon lit avec l'homme de ma vie. Mais mon écriture... ça va pas, non !?! Ou alors juste avec... parce que... Et non, même pas !

    Alors un roman écrit à 7, quelle drôle d'idée ! Vraiment quelle drôle d'idée !

    Pas drôle pourtant le roman, touchant plutôt.

    Voire percutant.

    Sept auteurs, certes, sept voix qui servent la même histoire. Celle d'un pays -et si c'était le nôtre ! - où sept enfants -et si c'était les nôtres !- découvrent qu'on peut perdre ses libertés et son libre arbitre suite à des élections.

    Et si c'était les nôtres...

    Le texte (parce qu'il y en  bien un seul, tellement ceux là chantent la même mélodie) est simple et efficace. Chaque chapitre -chaque auteur- surprend, inquiète, émeut, et malgré le régime totalitaire et arbitraire qui se met en place, nous souffle la vie. On suit ces familles mises au ban parce que différentes. On se rappelle, forcément, les camions où l'on a gazé en premier les handicapés mentaux et les invalides dans un pays qui se nazifiait. Mais on ne se dit pas que c'était hier, seulement hier. On se rappelle que dans notre douce France, nombreux sont ceux qui refusent le mariage pour tous. Hier encore, tiens, justement, pendant que je lisais ce merveilleux libre -euh, livre, lapsus révelateur !-, certains de mes  con-patriotes prenaient l'air en provoquant les CRS et en dénonçant une loi pourtant votée.

    Je fais rire, j'émeus, je décortique les sentiments. J'écris sur l'amitié et la mer du Nord.

    Je ne suis pas une auteure engagée.

    Mais, des fois, j'aimerais.

    On n'a rien vu venir- roman à 7 voix Editions Alice Deuzio - 12 €

  • Je vous présente Anatole Bristol de Renaudot !

    Le 19 e prix Renaudot des Benjamins était attribué, mardi à l’école Jacques-Prévert, aux “ Enquêtes d’Anatole Bristol ” de Sophie Laroche.

    C'est la première fois qu'un seul et même ouvrage recueille autant de voix, souligne Philippe Léauté, directeur de l'école Jacques-Prévert, lors de l'annonce officielle du lauréat du prix Renaudot des Benjamins décerné mardi.

    78 élèves, sur les 124 que comptent les CM1 et CM2 des écoles du Martray et de Jacques-Prévert, ont choisi « Les enquêtes d'Anatole Bristol » de Sophie Laroche.
    En présence de l'association « Les Amis de Renaudot » et des adjoints Marie-Anne Chauveau et André Kling, les élèves ont présenté succinctement les sept romans en compétition qu'ils ont eu à étudier d'octobre à mars. « Les élèves ont lu la totalité des ouvrages en classe, pour ceux qui avaient quelques problèmes, c'était revu le soir avec les parents. Maintenant on va reprendre le livre vainqueur, travailler dessus et prévoir des activités lors de la venue de l'auteure », explique Jean-Marie Godineau, un des professeurs impliqués dans le prix et peu étonné par le choix des élèves. « C'est un livre pour les enfants qui expliquent une chose grave mais traitée avec légèreté. »
    « C'est un livre super-bien, l'illustration est bien faite et l'histoire est super-marrante », confie Davy Leivet, un des jeunes votants. Désormais, ils attendent tous avec impatience, la venue de Sophie Laroche vendredi 7 juin. Des ateliers, des dédicaces et un lâcher de ballons sont d'ores et déjà prévus pendant la journée. L'auteure sera aussi présente le lendemain, samedi 8 juin dans le cadre de la 3e édition du livre jeunesse à la médiathèque.

    article paru sur la Nouvelle République.fr, le 5 avril 2013 

    Merci à tous les enfants pour leurs votes, et une pensée toute spéciale pour Cécile, à qui j'ai dédié ce livre, et qui me porte chance.

  • Solitude armée, un livre désarmant

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    Chère Marilou, 

    Je ne voulais pas lire ton livre. Je ne comprenais même pas comment tu pouvais l'avoir écrit. Parce que je sais les heures douloureuses à aligner les mots sur un sujet qui blesse, sur un sujet qui touche. Et puis le thème - la violence à l'école !- me dérangeait.

    Oui, tu lis bien, moi qui balance les souffrances de mon Grauku à la tête de mes lecteurs, je ne voulais pas imaginer cette violence à l'école, et ses conséquences tragiques. (Il est vrai qu'on m'a très vite parlé de la fin de ton roman, que je tairai ici.) Je te le dis franchement, directement et sans tabou (ça serait un comble, non ?) pour que tu saches bien que c'est dans ce même état d'esprit que j'écris les lignes qui vont suivre.

    Ton texte m'a bluffée, soufflée, emportée. Tu défends parfaitement ton choix de narration, ton héros, Justin, est juste, touchant, attachant et dérangeant dans un parfait équilibre. Je me suis mise en colère avec lui suite aux brimades - aux tortures !- qu'il subissait à l'école, j'ai spéculé, avec effroi, sur sa vengeance, qui s'impose si finement au cours des pages. Tous les personnages servent à merveille ton histoire, il n'y a rien de surfait, rien de négligé non plus. A chaque fois, Justin est d'une étonnante honnêteté face à ses sentiments qu'il analyse sans complaisance. Tu nous livres ce qu'il faut de détails, d'ambiance, d'atmosphère pour nous plonger dans le récit sans jamais en ralentir le rythme.

    Alors je voulais juste te dire bravo, et merci. Merci aussi aux Editions de Mortagne. Je regrette vraiment que dans mon pays, les éditeurs aient encore peur de lancer une collection aussi directe que Tabou. Dans ce même pays où un enfant de 13 ans s'est suicidé un jour en revenant du collège. Il n'en pouvait plus des brimades infligées par ses petits camarades parce qu'il était... roux.

    Même si je vis loin de vous toutes, je suis fière d'appartenir à la grande famile des Tabou. Touchée que, par un heureux hasard, mon Carnet de Grauku en soit l'aîné.Ton nouveau roman "Onde de choc", me fait peur lui aussi : les conduites à risque, l'euthanasie... mais je le lirai, je le sais maintenant.


    Avec toute mon amitié, 

    Sophie


    Solitude Armée, Marilou Addison, collection Tabou, éditions de Mortagne- 11 euros

  • Sauve pas qui peut...

    Il y a quelques années, j'ai écrit un roman pour la jeunesse intitulé "Sauve qui peut". L'histoire : une émission de téléréalité dont les candidats, lâchés sur une île pour passer des épreuves, sont des enfants.

    Toute ressemblance avec une émisison existante style Koh Lanta n'est pas du tout coïncidence.

    Je voulais, à cette époque, pousser les enfants, en commençant par les miens, à réfléchir à ces émissions, ce qu'elles nous vendaient, et à quel prix. Je croyais que j'avais poussé le bouchon assez loin. Mais j'ai été tristement dépassée par la réalité ces derniers jours.

    Je ne veux pas entrer dans le grand débat de savoir à qui la faute. Je suis juste profondèment chagrinée que deux personnes aient trouvé la mort pour que nous puissions continuer à manger des maltesers en les regardant compter leurs grains de riz.