C'était en 1979, me semble-t-il. J'avais demandé à Noël ce superbe énorme et doux éléphant blanc qui n'attendait que moi, me semble-t-il, dans le magasin La Pelucherie. Magasin au nom magique de la galerie des Champs, sur les Champs Elysée, qui a été à mes yeux pendant de très nombreuses années la boutique la plus attirante du monde. Que dis-je, de l'univers !
A l'époque, j'avais quelques doutes, entretenus par mon grand frère (il a bien tenu son rôle !) sur l'existence du vieil homme à la barbe blanche. Les doutes ont été levés cette nuit-là : j'ai aperçu par ma porte entr'ouverte mon père portant un volumineux sac blanc. Ça ne pouvait qu'être lui ! Que Fernand ! (Pourquoi Fernand ? Sans doute parce qu'à l'époque je le rêvais déjà intemporel)
Fernand a fait sa place dans ma chambre, sur mon lit d'abord, puis trônant tel le roi qu'il était sur ma ... (ménagerie ? Non, ce n'était que des peluches en liberté ! sur ma...) jungle !
Il a subi le poids des années... et surtout de mes amies qui sont pourtant restées mes amies (salut Fred !) qui prenaient tant de plaisir à s'asseoir dessus. Les pattes ont cédé, la trompe a été bien moins fière.
Et puis... allez savoir pourquoi... en septembre dernier, j'ai dit à mes parents que je voulais à la fois pour mon anniversaire et Noël... mon Fernand, mais... lifté !
Opération réussie ! Il est à la fois rajeuni et fidèle à mon souvenir. Fernand a emménagé avec nous. Mon mari n'a même pas râlé.
Et je ne peux pas m'empêcher de penser que sa présence, là-haut, m'aide. Qu'il veille sur mes écritures comme il a veillé sur mes lectures d'enfant.