Vous me voyez venir : encore un roman de la collection X'Prim de Sarbacane !
Quand d'autres dépensent des fortunes en crème anti-rides, moi j'entretiens mon image de jeune en m'auto-proclamant grande lectrice de cette collection.
A ceux qui pensent que c'est un genre que je me donne, je rappelle que non seulement j'ai encore mes peluches d'enfance, mais que je les appelle toujours par leur nom. Oui je suis fan de cette collection, et je sais pourquoi : ça transpire la vraie vie, l'humour et le talent.
Avec Une fille de perdue, c'est une fille de perdue, il y avait un sacré enjeu. J'avais tout simplement adoré le premier roman de Claire Renaud, "Les quatre gars". Et en plus, j'avais rencontrée Claire depuis. Une déception aurait été terrible (je sais, je suis déjà passée par là.)
Eh bien vous savez quoi, j'ai même pas eu peur !
Déjà, il y a cette magnifique couverture ! Des petits papillons tout légers, qui te rassurent, qui rappellent aussi ces papillons dans le ventre des débuts de l'amour quand le titre t'en annonce la fin.
Une couverture qui raconte déjà cette belle histoire. Quand Marcel se fait larguer par la belle Aurélia, il pense que sa vie est finie. Ou que tout au-moins, il n'en reste que le pire : son sentiment de ne pas être à sa place, ni dans cette vie de lycéen ni dans ce corps d'adolescent, et encore moins sous le même toit que cette mère déprimée, alcoolique et violente. Et pourtant, parce qu'il y a Maria, et surtout ses amis, Blaise et les autres, Marcel va découvrir que malgré la douleur et le chagrin, il parvient à se lever chaque matin.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler l'histoire, je vous dirai juste que Marcel traîne avec moi depuis que j'ai refermé ce beau roman, qu'à deux, on décide de la suite, on la peaufine, on la change.
A bientôt 50 ans (aucune remarque merci), je me suis laissée embarquée comme une ado dans cette histoire, visualisant si bien le héros, ses amis, leur pause-café, leur thérapie vestimentaire. Tout est juste, tout est fini, l'amitié y est sanctifiée sans que jamais cela ne soit niais. Il a quand même fallu que j'interrompe ma lecture pour envoyer cette page à ma "Blaise".
Dans ce joli roman, tous les messages de bienveillance, envers les autres et envers soi-même, sont passés sans jamais être lourdingues comme cela arrive parfois en littérature ado. Ici, pas de "Attention petit, cette page est là pour que tu comprennes", et pourtant, on pige tout.
Claire Renaud ne fait aucune concession, elle vous balance la vie comme elle est, dans ce qu'elle a de plus moche aussi, avec une infinie justesse, notamment dans le traitement du personnage de la mère alcoolique. Et en même temps, je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir la tête sous l'eau.
Voilà. je l'ai fini ce matin et il fallait que j'en parle déjà. C'est touchant, fin, drôle et beau.
Alors Claire, même si j'ai bien lu ta dédicace et compris ton aversion pour les proverbes stupides, rassure-moi ....
JAMAIS DEUX SANS TROIS, non ?