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AKWABA !

 

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Akwaba est le seul mot que j'ai appris en ivoirien. Il a attiré mon oreille parce qu'il sonne un peu comme aquabike (on ne se refait pas.)

Et il résume parfaitement mon extraordinaire séjour à Abidjan, pour le Salon du livre, en mai dernier.

Akwaba signifie bienvenue.

Ma découverte de la Côte d'Ivoire a commencé à Paris par une très (mais vraiment très) chouette rencontre.

Au salon du livre de Paris, Caroline Rousseau, responsable commerciale Auzou, m'a présenté Anne-Carine Royet, superviseur de la FNAC d'Abidjan pour le groupe Prosuma. 

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(photo prise lors du salon d'Abidjan)

Je fais confiance à Caroline, elle me présente toujours de belles personnes. C'est grâce à elle qu'en 2016, j'ai découvert Beyrouth, maternée par la formidable Blandine Yazbeck, de l'Institut Français du Liban.

Tout de suite, le courant est passé entre Anne-Carine et moi. J'ai aimé son enthousiasme, son humour si proche du mien, la manière dont elle parlait de son pays d'adoption, la Côte d'Ivoire.

Alors oui, entre le prix Opalivres à Boulogne-sur-mer et deux jours à la villa Yourcenar à la frontière belge, j'allais partir à Abidjan. Même si c'était dans deux mois à peine.

 

J'arrive à Abidjan un lundi soir à minuit. Anne-Carine m'attend à l'aéroport. Dès le trajet jusqu'à mon hôtel, cette complicité se recréée, et c'est en toute confiance que je découvre dans la nuit chaude les premiers quartiers d'Abidjan.

 

Le lendemain matin, Didier, le chauffeur de l'Institut français, vient me chercher pour m'emmener à l'école française La pépinière. Il y a de nombreuses écoles françaises à Abidjan, elles sont fréquentées aussi bien par des Français que des Ivoiriens ou des Libanais, très présents dans le pays.

Abidjan, n'est pas une ville pour les piétons, même s'ils savent s'imposer finalement partout. C'est donc au long de ces trajets en voiture que je vais découvrir la ville et avoir une première vision d'une métropole africaine. Ici, une femme qui porte un énorme plateau rempli d'une pyramide de mangues sur la tête, là, une femme qui traverse l'autoroute son bébé sur le dos. Les magasins de meubles sous les tentes en bordure d'autoroute, les taxis orange qui se faufilent sans rien redouter  : Dieu les protège.

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Je voudrais tout photographier, mais je n'ose pas. Je ne veux pas montrer à Didier, le chauffeur, comme tout cela m'étonne. Est-ce que des enfants endormis au bord de la route sont un spectacle ? Pourtant, pendant tout mon séjour, Didier se montre d'une gentillesse et d'une disponibilité absolues, répondant à chacune de mes questions sans jamais s'en étonner.

 

Abidjan, c'est aussi le bruit : les chants dès le matin de pompiers qui font leur footing dans la rue, les klaxons, les gens qui s'interpellent.

Puis je pousse une porte métallique, et me voilà dans une oasis de calme. Je viens d'entrer à l'école La pépinière. Les enfants de primaire ont lu et travaillé sur les enquêtes d'Anatole Bristol, et nous  échangeons toute la journée sur mon personnage, ses amis, ses soucis.

 

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La récréation est l'occasion de découvrir les lieux, la cantine extérieure, les petites robes vichy des enfants de maternelle (une couleur par année.)

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Le temps de la cantine est un super moment d'échange avec les enseignantes qui me racontent leur expérience, me parlent avec enthousiasme de ce beau pays, et m'emmènent même dans un magasin de wax, le tissu africain.

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Mercredi matin, je reçois le même accueil à l'école Cours Sévigné. Avec les enfants, nous imaginons une enquête d'Anatole qui se déroulerait en Côte d'Ivoire. Que faudrait-il montrer ? Qu'est-ce qui pourrait disparaître ? Les enfants me racontent le saisons, les coutumes, les repas traditionnels, et je me prends à rêver d'écrire un jour cette aventure.

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A la pause, je partage boissons, gâteaux et anecdotes avec les enseignants dans cet incroyable espace ouvert et abrité du soleil, en plein milieu de la cour. Pas très loin de là, une usine torréfie du cacao, et il flotte dans cet air chaud et humide une odeur aussi délicieuse qu'improbable de chocolat chaud. 

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Vient la fin des cours, les parents attendent les enfants.

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L'après-midi, Anne-Carine m'emmène à la Bibliothèque pour tous

Cette bibliothèque est gérée et animée par l’association Des Livres pour Tous Côte d’Ivoire. Créée en 2008 par Marguerite Abouet en France,  cette association "a comme objectif de permettre aux jeunes de se familiariser avec les livres mais également de les sensibiliser à différentes thématiques, telles que l’éducation à la paix, le développement durable, la non-violence, etc. à travers les livres et la lecture. Des documentalistes et des animateurs culturels assurent l’accompagnement des enfants dans les deux sites d’Abidjan – Treichville et Adjamé – ainsi qu’à Irobo."

J'ai pompé cette présentation exhaustive sur le site de l'Institut français. Ce que je peux dire, maintenant que les présentations sont faites, c'est que Marguerite, que je rencontrerais plus tard, a imaginé un formidable projet porté par des personnes incroyables, comme Sonia.

 

 

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Nous partageons des jeux autour d'Anatole, ils chantent pour me remercier d'être venue, je les écoute répéter une comédie musicale. 

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(Sonia, Anne-Carine et moi. Les copines, vous me manquez !)

Je suis venue en Côte d'Ivoire avec une valise pleine de livres grâce à la générosité des habitants de Villecresnes et la réactivité d'Alexandra, notre formidable libraire de la librairie Au fil des pages. C'est sur les rayonnages de cette bibliothèque pour tous, que les livres sont arrivés.

 

 

 

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Jeudi matin, je pars pour l'école Jules Verne. Rebelote : super accueil, super interventions, super équipes, et ce déchirant constat : c'était ma dernière école, c'est déjà fini.

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Oui, vous avez bien vu, pas de marronnier dans les cours de récré, mais des manguiers.

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Depuis le début de mon séjour, je ne photographie pas les élèves, par respect de leur vie privée. mais là, je craque devant ce défilé de coiffures et de bonne humeur.

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Les maillots de sport sèchent après l'effort.

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En zoomant depuis le premier étage...

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... la rue africaine.

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La place des bus scolaires.

 

Lors de touts ces visites, je suis accompagnée par Caroline Cornet, conseillère pédagogique. Comme Anne-Carine, Caroline ne compte ni son temps, ni ses déplacements pour me permettre de découvrir et vivre au mieux Abidjan.

Les enfants scolarisés dans les écoles françaises ivoiriennes ont décidément bien de la chance qu'une personne comme Caroline se batte pour eux, pour monter des projets, pour les réaliser.  Mais Caroline croit en ce qu'elle entreprend.

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Jeudi après-midi, me voilà au salon du livre d'Abidjan, (motif officiel de ma venue !) et je rencontre enfin Marguerite Abouet.

Wahou.

Tout de suite, j'aime son enthousiasme, son contact avec les enfants, son univers. Sa simplicité alors que ses personnages Aya et Akissi sont de vraies super stars en Côte d'Ivoire et en France.

(Tout est raconté là : http://www.gallimard-bd.fr/auteur-68004-abouet.html)

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Grâce à Anne-Carine, nous participons toutes les deux à un délicieux échange avec les enfants présents sur le stand.

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Puis dédicaces.

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Certains enfants portent des polos qui affichent le dicton de leur école.

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Celui-ci aurait-il convenu à mes enfants ?

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Non, ils auraient préféré celui-là !

A Abidjan, j'ai rencontré d'autres personnes formidables, comme Elisa Villebrun (qui écrit la série " Yamay" et de petits romans pour Planète J'aime Lire / Bayard Afrique). Cette dynamique maman écrivaine m'a envoyé un premier email le jour de mon départ, quand j'étais à l'aéroport de Roissy, pour me proposer de me faire visiter la ville.

Quand vous partez seule pour la première fois en Afrique, ce genre d'emails vous aident à monter dans l'avion le pied léger !

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Il y a eu aussi Christian Lax, talentueux auteur de BD, et son adorable épouse, avec qui je partage de délicieux repas et conversations. Il présente dans les lycées son album la maternité rouge.

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Et toujours, au milieu de tout ça, dans son programme surchargé, de beaux moments d'amitié avec Anne-Carine, son mari et leur absolument délicieuse fille Kim.

O.K. Et là, vous vous dites : "Elle essaie de nous faire croire qu'il n'y avait pas un seul emmerdeur dans ce salon ! Genre, absolument objective, l'ancienne journaliste !" Eh bien oui, sachez qu'il y avait une emmerdeuse, capricieuse, auteure talentueuse aussi.

Mais je ne vous donnerai pas son nom, je l'ai oublié !

 

Mon séjour se termine le samedi soir, à une réception de l'ambassadeur. (Rien que ça, on est d'accord.)

 

Quand je suis rentrée, j'avais dans ma valise, du tissu, des noix de cajou, des pochettes, les cadeaux de la FNAC. J'avais dans le coeur la nostalgie déjà de ce voyage et la certitude qu'il me faudra revenir.

Le lundi matin, je prenais le RER D à 6 heures du matin, et les couleurs chatoyantes du wax me manquaient cruellement.

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Il m'a fallu beaucoup (trop) de temps pour me replonger dans ces photos, ces souvenirs. Et pourtant, je pense souvent à cet incroyable séjour.

Une semaine sans ordi, sans téléphone à la patte, à vivre chaque rencontre intensément.

Cinq petits jours, qui ont filé si vite. Et pourtant, il y a un avant et un après.

Alors à tous, merci merci merci merci merci merci merci .....

 

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