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Poids lourd et coeur léger

Après Le carnet de Grauku, je ne pensais plus écrire sur les problèmes de poids et les troubles alimentaires. J’étais allée, pour ce roman, au fond de moi-même, et le voyage avait été aussi douloureux que salvateur.

Et puis, un jour, j’ai rencontré Nathan.

J’intervenais ce jour-là, au sujet du Carnet de Grauku justement, dans un hôpital qui accueille des adolescents en difficulté, notamment avec l’alimentation. Autour de moi, une quinzaine de jeunes. Des filles anorexiques, roseaux intubés pour fléchir mais ne pas rompre. Et près de la grande baie vitrée, légèrement en retrait comme s’il ne fallait pas que son imposante stature rompe l’harmonie du moment, Nathan.

Nous avons parlé, échangé, ri et retenu des larmes pendant une heure et demie. Et j’ai eu la conviction intime et puissante à la fois que j’avais pleuré, crié, souffert en écrivant ce roman pour cet instant précis.

Le lendemain, je recevais un très touchant message signé par tous ces jeunes. Nathan avait écrit : « Ça fait du bien de trouver un ouvrage auquel j’ai pu m’identifier pleinement. J’ai eu l’impression de voir ma propre histoire à travers la vôtre. » Deux jours plus tard, il m’envoyait par courriel l’article qu’il avait écrit pour la gazette de l’hôpital sur ma venue. Une correspondance délicate et discrète s’est instaurée.

Un jour, il m’a raconté qu’il allait se faire opérer, subir une sleeve. Qu’il espérait enfin maigrir.

Un soir, il m’a envoyé un texto : il était dans la voiture, il partait pour l’hôpital et cachait ses larmes à ses parents. Dehors, il pleuvait.

C’est en le lisant que j’ai compris que j’écrirais ce livre. Mais il n’était pas question d’étaler au grand jour la vie de Nathan, ses secrets, ses souffrances, ses rêves et ses passions. De plus, je voulais que mon héros ait une part sombre, commette quelques dérapages très idiots, et cela aurait été impossible si j’avais toujours eu Nathan comme exemple. Cette histoire n’est pas la sienne, même si son témoignage m’a été indispensable.

Tous les détails sur les deux opérations, le ressenti du patient, m’ont également été fournis par Céline Manach, qui a subi également ces interventions. Cela a été l’occasion de discussions d’une très forte intensité, et je tiens à la remercier de sa confiance, de ses confidences. De son écoute aussi.

Un grand merci également à madame Petit Gesta, « ma psy », pour son soutien dans ce projet. Et son soutien en général depuis toutes ces années ! Nos rendez-vous donnent lieu à de précieux échanges.

Merci à Catherine Perron, merci aux lectrices de la collection « Tabou » qui ont accepté de lire les épreuves de ce texte. Merci à toutes ces adolescentes qui me lisent, me suivent, m’accompagnent dans cette forte et belle aventure « Tabou ».

Nathan et moi sommes bien entendu toujours en contact. Il a pris sa vie à bras le corps, et je l’en félicite. Je sais qu’il ira loin.

Commentaires

  • Purée, je vois tout flou...
    Bravo à toi et des tas de belles et bonnes choses à ce jeune Nathan si plein de force et de courage !

  • Merci Sardine ! Je me souviens aussi de tes mots sur le carnet de Groku et de nos discussions sur la plage ;) J'espère te voir à Montreuil !

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