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C'était Martin Gray

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J'étais collégienne quand j'ai lu "Au nom de tous les miens". J'ai été profondément bouleversée par le récit de cet adolescent de mon âge, qui avait survécu au milieu des animaux à visage d'hommes. Au point de lire tout ce que Martin Gray avait écrit ensuite, et de moi-même prendre la plume pour lui écrire à quel point ses livres me touchaient et m'aidaient à grandir.

Il m'a répondu.

II y avait son numéro de téléphone en bas du courrier, j'ai appelé. J'avais, je m'en souviens, les joues en feu. 

Il a répondu.

Il m'a proposé que nous nous rencontrions, allant jusqu'à appeler le grand-père de mon amie Karine chez qui je devais séjourner à Paris, pour me proposer un rendez-vous.

Nous nous sommes rencontrés.

Il a proposé de venir en conférence dans mon lycée, de participer à une séance de signatures après, le tout à ses frais. Il habitait près de Cannes, et moi à Boulogne sur mer.

Il est venu, il a parlé avec tous et chacun. Il m'a insufflé son souffle de vie.

Au moment de se coucher dans la chambre d'amis que nous avons par la suite rebaptisée chambre Martin Gray, il m'a demandé une radio.  Dix-huit ans après la perte de sa famille, il ne pouvait dormir seul dans le silence.

Nous nous sommes revus, plusieurs fois. Il m'a appelée quand je cherchais du travail, m'a écrit un texte pour mon mariage, lu par mon ami Guillaume. 

Je n'ai pas été une lectrice exceptionnelle pour lui. Martin Gray respectait et aimait les gens. Il tendait la main. 

Des journalistes pressés (Télématin) résument son portrait post mortem aux doutes sur sa présence à Tréblinka et au fait que ce soit Max Gallo qui a rédigé Au nom de tous les miens. Martin Gray ne s'en est jamais caché. Je les plains de ne pas avoir connu cet homme, même seulement à travers ses écrits.

Quand je suis en école, que les élèves se réjouissent de me rencontrer, m'offrent des dessins ou me glissent des confidences, je reçois et je rends. Je n'oublie pas l'homme qui m'a donné cette leçon-là.

Martin Gray a écrit qu'on ne meurt pas tant qu'on reste dans le coeur de ceux qui nous ont aimé. 

Il ne partira donc jamais.

 

Commentaires

  • Un peu plus âgé j ai egalement lu au nom de tous les miens. J en ai tiré je crois beaucoup de force et d espoir. La volonté d aller de l avant.
    Le jour de son décès j'ai eu une pensée pour toi ma cousine.

  • Bonjour,
    J’habite maintenant Israël depuis bientôt 15 ans. Je suis une lectrice de Martin Gray depuis 1985. J’ai moi aussi été en relation avec lui depuis mon adolescence. Il m'a aidée à surmonter tant d'épreuves entre autre, celle du handicap. J’ai aujourd’hui 48 ans, et mariée depuis bientôt 14 ans.
    Et encore quelque mois avant sa mort, nous étions en contact. Il m’a appelée . Ma relation était tellement forte qu’il m'est impossible de la raconter en quelques mots sur un forum .C' est pourquoi je me propose de publier un article que j' ai écris pour un un magasine Israélien de langue française. Comme il est très long, j' attends votre accord , pour le publier dans son intégralité.. On ne t'oubliera jamais , Martin. Tu es comme la brise fraiche du matin, Nous pouvons te sentir, sans te voir. Nous te parlons et ton âme nous répond par un souffle de vie
    ESTHER

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