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Mise à nu

En cette période de bonnes résolutions, je me dis que je devrais en prendre une qui me permettrait de traverser 2016 avec plaisir : ne lire que des romans jeunesse. La preuve ? J'ai fini 2015 sur l'extraordinaire roman de Sandrine Beau, "La porte de la salle de bain".

"Extraordinaire", allez, Sophie, on te connaît, toi et ton sens de la mesure quand tu aimes un texte, surtout s'il a été écrit par une copine de plume. Parce qu'une porte de salle de bain, quelques douches, une môme qui devient une adolescente et guette avec gourmandise sa poitrine qui pousse, c'est tout ce qu'il y a d'ordinaire, de normal, de vraie vie, quoi !

A-t-on une seule fois dans les 7 volumes d'Harry Potter entendu parler des seins d'Hermione qui poussaient, eux aussi, forcément ? (Elle a fait ça d'un coup de baguette magique ?)

C'est pourtant là, je persiste, que ce petit roman est extra, incroyable : il part d'un joyeux moment de vie, une pétillante Mia qui rentre dans la puberté sourire aux lèvres. On se retrouve -ou pas selon la fille que nous avons été- dans cette découverte, dans ce corps-qui-change, on se rappelle "bien sûr que c'était ça", on imagine comme ça doit être rassurant pour les lectrices qui ont l'âge de l'héroïne de lire ça.

Et cette tranquillité, ce rassurant "c'est la vie" disparaissent tout doucement, pour laisser monter une sourde angoisse au fur et à mesure des pages. Parce que le beau-père de Mia a pris la sale habitude d'entrer dans la salle de bain pendant que l'adolescente se douche.

Il ne lui veut aucun mal ! D'ailleurs, je suis la première à interdire à mes enfants de s'enfermer dans la salle de bain : c'est dangereux. La petite se fait des films, forcément, d'ailleurs, pourquoi elle ne le dit pas simplement à sa mère ?

Sandrine Beau va répondre à chacune des questions, à chacune de vos réactions pendant cette lecture, pour vous amener à ce constat irrévocable : ça arrive. Pas partout, pas tout le temps, mais ça arrive. Et c'est terrible. Et ça peut vous détruire une personne en quelques pages. 

Je vous laisse découvrir la fin, elle est emplie de la bienveillance que Sandrine a toujours envers ses personnages. Je regrette souvent qu'il existe pas en France une collection comme la collection Tabou, éditée par les éditions de Mortagne au Québec, qui parle aux ados de leurs problèmes, de leurs vies, sans filtre mais avec une grande humanité. 

La porte de la salle de bain montre que les auteurs français ne manquent ni de courage, ni de finesse, ni de talent.

D'ailleurs, c'est publié chez Talents hauts ;)

La porte de la salle de bain, Sandrine Beau, Talents Hauts, 7 €

 

 

Commentaires

  • Bravo Sophie ❤
    Ce livre, je l'ai lu, relu, encore relu, peut-être des dizaines de fois, je le connais presque par coeur.... Et pourtant, en quelques phrases, tu as su me faire monter les larmes, pour ta sensibilité, et la justesse de tes mots, qui disent tellement fort l'essentiel.

  • Jane, ton commentaire, sa gentillesse, me rappellent le superbe personnage de Maminette, très joliment inspiré je n'en doute pas...

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